Certains jours ont des lames de rasoir,
Certains jours ont des larmes presque de désespoir,
Mais il faut se rappeler qu'ils finissent par un soir
Et que demain n'est jamais aussi dur, aussi noir.

Patience et à l'aurore viendra naître la paix:
Quand la pluie sur nos joues sera perles de rosée,
Qu'un papillon perdu, heureux, viendra boire
La caresse de l'aube a des couleurs d'espoir

Euridice Dante

Jardinier dans l'âme comme personne, son regard caresse les roses,
Que cache-t'il fumant sa pipe et ses souvenirs? Il garde sa part de mystère
Pétri de voyages, de rivages, il aime par dessus tout sa femme,
Le coeur doux comme du bon pain, qu'il croque et qu'il savoure,
Mi-fanfaron ou mi-rêveur, toujours un bon mot sur les lèvres,
Gourmand de vie et plein d'amour, sucré par le parfum des roses,
vivant de couleur et de rires, un Irish coffee comme bêtise.
Et demain nous irons fêter l'homme du jour où il est venu

Au monde...

Viens!

Blessée par la lumière irréelle du jour
les mots semblent plus creux que des coques de noix
Viens!
C'est tout ce que je sais dire.

Ma chambre seule, vide, est devenue prison,
le sommeil s'est enfui, trop furieux ou jaloux,
dans mon corps d'argile résonne le bruit de l'eau,
seul souvenir vivace de ce que fût mon rêve

Quel poison insolent as-tu mis sur ta lame
qui transperça mon coeur à ton premier regard,
et je n'ai même plus peur de chercher à nouveau
le chant puissant et doux des instants de bonheur

Il faut que tu sois là, je suis trop vide et nue,
Mêlons vite à nouveau nos âmes et nos chairs
tes yeux qui s'ouvrent enfin, offrant à l'infini
tous ces chemins pour nous qui restent à parcourir

Mais je suis loin, trop loin, j'étouffe sans toi, Ange,
mes lèvres murmurent ainsi, assoiffées, inlassables,

Viens!

La haine

Je sens la haine entrer dans ma bouche,
avec ses morceaux de verre
et je saigne
pour la faire taire

Poussière

Le soleil m'étouffe en touchant de son or
Ma poussière

Deux enfants fous furieux
Etendus contre un rêve
Le mensonge dans les yeux
Et la peur de se perdre
Leurs cheveux emmêlés
Dans les herbes aux étoiles
Prisonniers de leur force
A l’ombre tendre d’un feu

Euridice Dante

Dans la chambre du jour les fées chuchotent leur peine,
Leurs voiles de velours glissent comme de longues traînes
De fiancées à qui la guerre vole leurs hommes
Avant que les fleurs rouges de leurs bouquets se fanent.

Aucune frontière n’arête leur sang lourd de couler
Sève nouvelle et sale qu’aucune pluie n’efface
Que font les Dieux ? pensent les communiantes,
Blotties derrière leurs cierges dans l’église glacée.

Les vieux fermeront doucement les yeux de leurs maisons
Sans pouvoir s’empêcher de veiller jusque tard,
Croissant et décroissants leurs vieilles mains tremblantes
Attendant avec foi une missive improbable.

Les haines les plus profondes éclateront au grand jour
et d’insensées bontés face à la faim, la peur, peut-être la détresse :
la Guerre


Ne me dites surtout pas que toutes les fées sont mortes…

Euridice Dante

Comme dernier don, avant la Paix
Tu m’as laissé ton vrai secret :
Je savais tes yeux de bonheur
De joie, de fête ou de colère
Je n’avais rien compris…


Pourquoi a-t-il fallu comme moi
Que tu traverses l’Enfer comme Désert
Pour que j’apprenne à lire aussi
Ces mots qu’on sait par innocence,
Depuis toujours et même avant
Et trouver de si beau dans tes prunelles
Ce que tu m’y avais toujours dit :

"Je t'aime "

Euridice Dante

A une étoile




Toi que je n’ai pas vu grandir
Belle de jour et Belle de nuit
Une salopette pour robe de bal
D’entre-nous je te savais la plus jolie

Sous ta longue chevelure de femme
Tant de talents et tant d’esprit
A chaque ligne, à chaque parole
Tu révèles une autre facette de ton âme

Où le soleil brûle un à un ses rayons
Quand il transperce d’une lame
Ton âme inconsciente de son prix
Telle une étoile, un diamant noir…

Euridice Dante

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