respire

Je lie ma force à ta force,

j'oublie que nous partageons
certaines peurs aussi:
intenses et anodines

Dort pour moi
demain est un grand jour aussi

futur immédiat

des kilomètres de peurs

à rire

au miroir de la haine rien n'efface
un trop vieux bonheur
moisi



Des kilomètres d'âme en transerverse,

tout ça est vrai, de temps en temps,

satellites vains mes cris transpercent
une étoile de temps en temps

je ne sais plus rire





étrangeté de ces matins très ordinaires

où se glisse l'espoir toujours fou
d'entendre un jour naître ton rire

Trois

trois petits chats au caractère décidé,

l'une dort, l'autre mort, la troisième vient
au moindre appel de son nom

trois

Inégales? Bien sûr que non, animées
chacune par un sort qui leur va bien
elles ignorent ce que veut dire "non"

Chats

leurs yeux dans les nôtres oubliés
depuis toujours elles tissent le lien
qu'elles nous offrent en communion

En toute unicité

elle pose sa tête dans ma main,

elle vient et dort contre mon sein,
elle part, elle rentre fatiguée,
elle rit pour tout, elle rit pour rien

étrange sourire de Bambou

Merde, merde, merde

encore cet éclat de cristal
encore une goutte noire qui perle
de ta chair

j'étouffe de te voir mourir
au simple don d'être bien ici
et de t'échapper dans l'horreur
d'un miroir

la vie n'est pas faite de cris
arrête! reviens! Pas encore,
hier est trop lourd, à présent
j'ai mal

Soif de toujours, soif de demain, du goût du jour et du refrain


La peur immense de ce toujours, la peur flagrante de ce demain,

Les yeux aveuglés de larmes et de rage, et pourtant immense est ma Foi

Le temps insolent

Met ta robe et prends mon bras, partageons cette nuit de caresses,

le ciel ne répond toujours pas à la lune toute en délicatesse,
le feu du ciel tranche sur le noir couvert de mots murmurés sans cesse,
vienne le temps insoant des victoires qui nient jusqu'aux plus sombres promesses

Le plus dur je crois c'est "d'être à l'imparfait". J'aimerais fermer boutique et cesser d'écorcher mon passé ou de craindre l'avenir comme une plaie. Pas facile de délivrer les mots quand on rêve au silence d'une paix bien gagnée. Demain encore deux lieux ouverts aux sujets imposés. A chacun son travail, le mien est d'arranger tellement de trucs dans ma tête qu'elle menace d'imploser. C'est pas si facile, vous savez...dur de devoir avouer que ma pire crainte est sans doute d'y arriver.

ce seul aveu est vraiment terrifiant. Non?

les larmes

les larmes

Les plus silencieuses
condamnent...

sur tous les fronts

J'ai pas choisi mes batailles

mais j'ai choisi mes armes

L'age déraison

L'age déraison

Equilibre fragile
des vengeances faciles
du temps sur mon visage

qu'importe puisque mon age
c'est l'age déraison

Quand un barrage cède

un torrent de boue me dévaste
engloutissant tout sur son passage
et après?

Terreur d'ouvrir une nouvelle page

Le prix à payer

Le prix à payer est immense, mais moins que la peine à trouver

la paix ou qui sait,
quelque chose qui ressemblerait
au bonheur

Prendre sa souffrance à deux mains
et en parler
au risque de la délivrance...

Quand chaque jour suffirait à peine
pour vivre à en crever

Parfois

Parfois

Parfois je me sens
étrangement morte...

Tout dire

Tout dire

Une existence à en saigner
aux larmes de la Vérité

Face au danger qui me menace

Face au fossé qui vient me fendre
Face au combat qu'il faut reprendre
Face à ces plaies qui sont tenaces

Quelle arme prendre?

Les bonbons bleus inefficaces?
L'obsession revient sans attendre
Les mots pour feindre l'indifférence?
La terrible douleur me fracasse

Quelle arme prendre?

Absurde ou seul à me comprendre
Seul le silence refait surface
Il n'y a rien d'autre d'efficace
Que de me taire pour mieux attendre

La délivrance


Coûte que coûte

coûte que coûte il faut tenir pour

décrocher

je croyais avoir trouvé la lumière

je croyais être assez forte pour être fière
je crois que j'ai tout perdu
excepté ma place en prison

parce que le soleil n'existe jamais tout à fait

parce que le coeur fait toujours mal, "et alors ?" me direz vous
parce que je suis comme ça et ne cherche plus à changer
parce que je sais que désormais je pourrais toujours

rire entre mes larmes

j'ai la certitude que les ronces appartiennent au chemin
comme toutes les fleurs et leurs parfums
que je ne dois pas rencontrer par hasard
inutile de comprendre, simplement, je "sais"

rire entre mes larmes

de bon coeur...

Euridice

Le Gris n'existe pas
je ne connais que Noir ou Blanc
j'ai mal à chaque départ,
vous me manquez presque jusqu'au sang

chaque coupure est une falaise si immense
ce n'est pas une question de pays ou de ciel
j'ai mal à chaque départ,
vous me manquez presque jusqu'au sang

le rêve immense de mon enfance
s'est réduit à un champs de morceaux de verre
et, adulte, je suis obligée de marcher sur chacun

s'il-vous-plait, ne lisez jamais dans mes yeux ...


Euridice

Déjeuner du matin

Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis
Son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré.

de Jacques Prévert

Les arbres dansent

Les arbres dansent

même en hiver
nus sous la lune
des sombres guerres

Et quand le feu
ou le silence
reviendront là
vont-ils se tairent?

où sont les glaces
où les vents errent
pour chuchoter
des rêves pierres?

j'erre et me perds
dans toutes les terres
où les arbres craquent
sous la colère

du sang qui frappe
du sang trop vert
les arbres dansent
même en hiver

Sur le plancher

Sur le plancher
une araignée
se tricotait des bottes.
Dans un flacon
un limaçon
enfilait sa culotte.
J'ai vu dans le ciel
une mouche à miel
pincer de la guitare.
Les rats tous confus
sonnaient l'angélus
au son de la fanfare.

(superbe comptine enfantine que chantait Mamita)


Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par le montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo

Cette citation "qui cueille une fleur dérange une étoile fait rêver (et réfléchir), je la trouve si pure et pleine de sens..la voici en version originale:
Extrait d'un poème de francis Thompson intitulé The Mistress of Vision.
When to the new eyes of thee
All things by immortal power,
Near or far,
Hiddenly
To each other linked are,
That thou canst not stir a flower
Without troubling of a star.

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