pour une miette je donnerais
des heures de sommeil,
pour une miette je donnerais
des années de bonheur
pourvu que j'ai du pain
s'il-te-plait, ne pleure pas
s'il-te-plait oublie-moi
s'il-te-plait laisse moi
partir, ne me retiens pas
je demande à ne pas naître
c'est tellement plus facile de croire que ce sont d'autres
qui ont tout mélangé dans ma tête
qui ont érigé mon malheur
mais tout vient de moi
je me hais
pourrir d'abord et vivre ensuite
j'ai mélangé la faim avec la chair
le dégoût d'une vie gâchée
et je ne sais plus me rattraper
s'il fallait un seul mot pour effacer toutes ces souffrances
il ressemblerait à "je t'aime"
Si tu m'invitais à redire
oui , à tout recommencer
je t'avoue, à la vérité
je ne serais pas du voyage
ma vie ne m'a pas aimée
j'ai déposé une pierre dans le jardin des autres,
pour la première fois révélée, nue, ma honte et ma vie résumée,
quelqu'un a dit présent malgré les silences de mes jours, terrée,
l'espoir reprend puisqu'il ne me reste que la lutte
j'aimerais voir partir le juge de mes jours et mes rêves
arreter le temps, s'endormir sans vraiment s'en rendre compte
et s'effacer
oublier les pleurs qui seront versés, les mots, les regrets de ceux qui restent
et ne comprennent pas
il m'est impossible de savoir si j'ai mal ou pas
mais envie de partir, ça oui
je ne comprends pas plus que vous
alors mieux vaut se taire
c'est dur d'aimer
aimer jusqu'à rester ici parmi vous
sous mon carcan de chair chaque bouffée d'air me pèse,
je suis ma prisonnière
et mon corps se tue en mangeant
je baisserais les yeux sous vos yeux qui me jugent
chaque bouchée est un glas
pour qui se sait
obèse
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