Les anges ont des chaînes d'acier.
Voilà pourquoi nos rêves cèdent devant la pauvreté
Parqués dans leur écrin
à barreaux.
Comme tous les zoos
Donne ton sang a la pluie
Rage-Belle
la danse est ma prière
Les miettes éparpillées du soleil évanoui
ont été emportées par les années perdues,
Antigone n'est plus
la misère aux yeux noirs, maudite, s'est perdue
loin de l'adolescence même sa fièvre a blanchi...
Sa révolte s'est tue
Elvire chuchote encore pour faire pardonner
celui qu'elle aima trop au regard des regrets
Juliet est bien trop pâle pour pouvoir ranimer
les cendres d'un émoi mort d'avoir trop brûlé
Mais Phèdre est bien vivante
Juges de toutes vertus, avant la fin tremblez
Le monde est condamné
qu'importe si sur mes bras
se lisent les morsures de tes rires
le réel a une peau
une limite à toute existence
qui la protège
Les cicatrices sont les tatouages de la douleur.
pour l'instant c'est la douleur
Le souffle écrasé par les larmes
nourries d'elles-même
empêche le sommeil d'effacer
la conscience que tout commence enfin
42 ans plus tard
toutes morts confondues
C'est un petit soleil qu'on respire jusqu'au bout
qui vous éclate entre les côtes, ruissele en cognant sur vos dents
et délie l'âme sans résonner trop fort
sur vos fractures,
ou presque
un chuchotur
pour m'aider
à apprivoiser
ta féroce tendresse
Renoncer à la fête
reconaitre la défaite
s'abandonner
aux chimies plus expertes
revenir au silence?
Bambou,
Bambou,
Bambou,
ton silence fait mal, tu sais?
à l'ombre de ton homme,
de tes ennemis,
dressant des barrages immenses contre l'ocèan sale de la vie
que l'or fin vienne recouvrir tes berges,
offrant une plage à ton corps bien trop mince
pour te blottir contre la paix
jusqu'à ce que le bonheur revienne
solitaire, l'exil
souffrance sur deux rives
entre, le fleuve du silence
où s'abiment nos rêves identiques
Refusons que la nuit s'éloigne,
tournant la page offerte au jour
car ce matin devrait alors
laisser nos tourments sans repos
Les cordes sont à terre,
la cave est sèche, va comprendre,
la vie est revenue, plus forte
Ces étoiles qu'il faut lire dans la vieille peau de l'ordinaire
doivent naître à ton souffle en fous-rire
Enfant qui cache tes rêves, tes blessures sous ton voile,
ne soit pas heurtée par mamain qui te tend,
les premiers fragments de la langue de ce no-pays qui est le mien,
s'ils deviennent tiens, ils ne seront plus amers,
car ils seront remplis de ta force
et comme ça, l'air de rien, derrière les feux de broussailles et les cris, la gale gagne du terrain. Les mots dépassent la vitesse du con. La haine démange telle une lèpre. Et derrière tout ça, à l'abri sous ses gants propres, lourde d'un venin aussi clair qu'un nectar l'araignée tisse la toile d'ombres dont elle espère nourrir un monde d'affamés, de déçus, d'appeurés, de braillards, de bénis, de gentils qui ne savent pas vraiment la menace qui pèse sur le jour qu'ils préparent, croyant se liberer et ajoutant des chaines à leurs coeurs, à leur vie, à demain. La mort veille. La mort de toute égalité.
se noyer dans les nuits trop bleues
jusqu'à dépasser les heures sans sommeil
jusqu'à l'épuisement bienvenu
qui endort remords et regrets
toute parole est douce
lorsqu'elle est donnée
à qui a vu son coeur se briser
comme quatre orphelins
dans un grand lit trop vide
quatre coeurs à l'unisson
les larmes épousent la nuit
je ne t'aime pas plus quand tu es malade,
je ne t'aime pas moins,
je t'aime, c'est éternel,
c'est ma respiration,
si l'amour était magicien
il effacerait ta tristesse
je te demande presque rien:
si tu pars d'abord
arranges-toi pour m'attendre quelque part
où je pourrais te retrouver, forcément
ma Bambou
Deux fois vingt ans pour devenir sereine,
apprendre la patience, forcément
et juger du grave et du reste
je suppose qu'on sourit mieux à la vie
muni de quelques rides
j'ai le cerveau qui moisit
Libellés : humour
il y a ceux qui se perdent dans les livres
et ceux qui se noient dans les jeux,
leur adolescence est la même
je vx répéter ton nom à l'infin
et qu'à chaque fois tu répondes
que le temps nous mène à demain
et toujours nous serions réunies
la patience existe entre chats
même si tout semble injuste
face à ta douleur indiscible
les yeux que tu ouvres sur ton mal
je retiens mon souffle par des larmes
et mon coeur saigne d' impuissance
tu es si petite, si chétive,
dépossédée de tout ce qui te rendait
si délicieusement exaspérante
redeviens mon insupportable
si touchante
touchée
à la dérive
pour une miette je donnerais
des heures de sommeil,
pour une miette je donnerais
des années de bonheur
pourvu que j'ai du pain
s'il-te-plait, ne pleure pas
s'il-te-plait oublie-moi
s'il-te-plait laisse moi
partir, ne me retiens pas
je demande à ne pas naître
c'est tellement plus facile de croire que ce sont d'autres
qui ont tout mélangé dans ma tête
qui ont érigé mon malheur
mais tout vient de moi
je me hais
pourrir d'abord et vivre ensuite
j'ai mélangé la faim avec la chair
le dégoût d'une vie gâchée
et je ne sais plus me rattraper
s'il fallait un seul mot pour effacer toutes ces souffrances
il ressemblerait à "je t'aime"
Si tu m'invitais à redire
oui , à tout recommencer
je t'avoue, à la vérité
je ne serais pas du voyage
ma vie ne m'a pas aimée
j'ai déposé une pierre dans le jardin des autres,
pour la première fois révélée, nue, ma honte et ma vie résumée,
quelqu'un a dit présent malgré les silences de mes jours, terrée,
l'espoir reprend puisqu'il ne me reste que la lutte
j'aimerais voir partir le juge de mes jours et mes rêves
arreter le temps, s'endormir sans vraiment s'en rendre compte
et s'effacer
oublier les pleurs qui seront versés, les mots, les regrets de ceux qui restent
et ne comprennent pas
il m'est impossible de savoir si j'ai mal ou pas
mais envie de partir, ça oui
je ne comprends pas plus que vous
alors mieux vaut se taire
c'est dur d'aimer
aimer jusqu'à rester ici parmi vous
sous mon carcan de chair chaque bouffée d'air me pèse,
je suis ma prisonnière
et mon corps se tue en mangeant
je baisserais les yeux sous vos yeux qui me jugent
chaque bouchée est un glas
pour qui se sait
obèse
qui connait le secret de l'arbre aux 30 metres?
de ses fleurs, en un jour, au parfum de charogne?
la defense d'ivoire perce son tronc immense
et enfin l'eau jaillit sauvant la vie sauvage
il s'appelle baobab
je hais ma chair
je hais mon sang
je hais mes rêves
je voudrais taire le passé
qui se réveille amer
un dernier je t'aime
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